La nuit des cannibales - Gabriel Kats chez Pygmalion - 374 pages |
Si je trouvais la couverture assez "lambda" et donc guère attrayante, c'est le synopsis qui aura attiré mon regard ainsi que le nom de l'auteur. En effet, j'entends parler de Gabriel Katz à tout va depuis la publication d'Aeternia que beaucoup ont apprécié. Ici, point de fantasy. Un brin de fantastique cependant pour un thriller qui promet quelques heures dépaysantes dans Paris et alentours avec un personnage aussi drôle que détestable, ainsi que des portraits truculents de Madame et Monsieur Tout le monde.
Si à quarante balais passés, vous vous retrouviez au petit matin, soudainement dans le corps d'un lycéen de quinze ans... Que feriez-vous ?
— C’est sympa, les garçons, d’avoir souhaité bonne chance à Alex pour son concours. Non, vraiment, c’est sympa, j’apprécie. Il démarre sans attendre de réponse, et met la radio – Nostalgie – pendant que je me retourne vers mon frère. Je viens d’apprendre qu’il n’est pas Alex. Et lui aussi, il vient de l’apprendre.
Imaginez-vous dans un scénario a la Freaky Friday mâtiné d’une forme de vampirisme nouveau genre calquée sur certaines croyances spirituelles avec un côté Highlander et film d’action, mélangez-bien et vous obtenez « La nuit des cannibales ». Oui, on a les références pourries qu’on a et je n’en manque pas. Même si ce ne sont pas les seules à y caser. Cela m’a fait également pensé à certains jeux de rôle comme « Mantra » ou « Nephilim » pour les réminiscences… Et forcément, à Vampire Mascarade.
Premier livre de cet auteur pour moi, bien que beaucoup évoquent Aeternia depuis un moment déjà… J’ai été happée dès le début. Certes, l’écriture est simple et efficace, mais heureusement que ma lecture s’est faite hors lieux publics parce que c’est sacrément drôle et grinçant. Et quand c'est drôle, moi je ris...
Attention, légers spoilers !!!
Si certains éléments n’ont pas été approfondis, c’est parce qu’il faut se tourner vers la spiritualité et un brin de numérologie. Le chiffre 7 y a toute son importance. Toutefois, l’absence d’information concernant ce que deviennent "ceux dont les corps sont investis" manque cruellement.
Nous avons cependant un antihéros, antipathique au possible, aigri et désabusé, trouvant tout « moche », des bâtiments parisiens aux gens croisés ici et là, assez imbu de sa personne et ne se remettant jamais en question. Au final, la partie sombre l'emporte et il se déshumanise au fur et à mesure qu’il s’installe dans sa nouvelle vie. L’ancienne laisse clairement supposer qu’il était coincé dans une existence sans vraiment de frissons. Une existence pleine de mensonges confortables jusqu'au nom à particule. La nouvelle, au vu des dangers encourus, l'amène à se dépasser jusqu'à foncièrement ne pas soigner son karma, à ne plus avoir peur de rien, au risque de se prendre pour Dieu en choisissant qui doit vivre et mourir, à en imposer sa propre loi tout en se moquant du clan, des limites pour mieux s'encenser ou se faire encenser. La fin ne fut pas surprenante et terriblement convenue. On la sent venir de loin vu les changements relationnels qui s'opèrent... Et la conclusion, convenue comme je disais, reste néanmoins amusante.
Je me suis demandée, en transposant, si cela ne renvoyait justement pas à la crise de la quarantaine. Et si tout était à refaire : Serait-on les mêmes ? Referait-on exactement le même parcours ? Le personnage de Marie renvoie très exactement à ce type de questionnements par ailleurs.
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