Ha Dorian Gray qui scandalisa l'Angleterre victorienne si bien pensante !
Tant de réinterprétations et d'adaptations aujourd'hui où la tendance est de toujours réunir différents personnages emblématiques de romans de cette époque, avec ce soupçon de brumes gothiques et de parfums presque romantiques, en omettant volontairement certaines morales ou philosophies pourtant bien présentes dans ces ouvrages-là.
Croit-on que Sire Wilde est démodé ? Non. Rétrospective au Petit Palais
et MOOC sur l'auteur en 2016 qui fut certainement son année à titre posthume.
Alors révisons nos classiques ! Année durant laquelle même Grasset a publié la
version non censurée dudit ouvrage qu'il me tarde de redécouvrir sous -
peut-être - un nouveau jour ?
Lui aussi m'a accompagné, il y a fort longtemps. J'ai jubilé
face à cette écriture ciselée et l'ouvrage m'a marqué, utilisé souvent en
référence dans mes activités de rôliste. Ce chef d'oeuvre sous forme de conte
philosophique, que j'emporterai aisément sur une île déserte, pose plusieurs
questions dont et avec cynisme. Sur l'art et la conscience. Après tout, peut-on
vivre sans conscience ? Peut-on nier l'effet de nos mauvaises actions sur l'âme
? Peut-on vivre de manière abstraite à l'image d'une oeuvre d'art en fermant
les yeux ? Peut-on enfin se mentir à soi-même ? Rédemption et repentir sont-ils
possibles ?
Dorian Gray, si beau et si pur, encore jeune et malléable
fait un vœu qui s'exauce et se laisse séduire par la facilité et le mal. Lui,
entre deux feux, l'artiste et le tentateur, s'avilira jusqu'à s'égarer sans
doute bien trop loin, jusqu'à l'acte final, l'ultime châtiment qu'il
s'infligera à lui-même. A moins que ce ne fut qu'un juste retour dans l'ordre
naturel des choses après l'avoir tant transgressé, à rebours ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire