13/08/2017

août 13, 2017 0

Notre Dame des Loups d'Adrien Tomas




1868, aux confins de l’Amérique, les Veneurs, une petite troupe d’hommes et de femmes sans foi ni loi, aux munitions forgées d’argent, l’âme froide comme l’acier, parcourent les immensités de l’Ouest sauvage que seuls, arpentent indiens et pionniers... Avec pour seul objectif, traquer et tuer celle qu'on appelle Notre Dame des Loups...




Lecture commune légèrement en décalé, suite à des prix estivaux attractifs sur les ebooks.  Restée un peu frileuse avec ce que j’avais trouvé dans Néachronical, je craignais encore une fois le pire. Eh oui, qui dit prix attractif, ne dit pas forcément bonne came même si les goûts et les couleurs en avisant les critiques…

Finalement, agréablement surprise malgré quelques maladresses. Notamment dans le style ici fort (voire trop) simple et à la première personne, sans chichi ni fioriture et donc cela se lit vite façon crossover – même si j’ai trouvé cela dommage, plus de détails sur l’époque et de descriptions ne m’auraient pas gêné – pour se concentrer sur la troupe hétéroclite de veneurs. Le speech nous avait donc intrigués et cette histoire vaudrait bien un scénario de jeu de rôle avec prétirés pour – au pif – un colonial gothic : à l’est d’eden.

Si de chapitre en chapitre, on passe d’un personnage à un autre car ils ont la fâcheuse habitude de mourir bien vite, c’est pour mieux être mené en bateau avec un coup de poker final. En effet, chaque menu détail et saynètes ont leur importance. J’ai beaucoup aimé le coup de la gourde, tout comme le final que l’auteur s’empresse d’expliquer avec une définition sans abuser d’un TGCM. Comprenne qui pourra. 

Sûr que la vie de veneur n’a rien de bien folichon quand le secret tant le but l’emportent sur le reste, dans un environnement hostile et sans faire de sentiment de par la dangerosité des cibles et de la nécessité de survie malgré les dissensions au sein même du groupe.  Il est toutefois dommage que ladite dame des loups ne soit pas plus fouillée, avec le cliché classique de la bombasse sûre d’elle sous forme humaine et dont les lignes de dialogue est l’archétype de tout ce que je déteste, avec une fin toutefois vite expédiée. L'antagoniste aurait demandé d’être vraiment plus creusé.

Mon co-lecteur n’a pas aimé la fin, mais n’a pas su m’expliquer pourquoi. Moi, bien plus pour tous ces petits détails simples, bien pensés et agencés en dépit des points soulevés ci-dessus.

01/08/2017

août 01, 2017 0

Dystopie avec Mausolées de Christian Chavassieux

Edition Mnémos




Descendu d'un ferrail brinquebalant, Léo Kargo pose son sac à Sargonne, une commune libre de l'Europe Ralliée établie après les terribles Conflits dont les destructions massives sont encore dans les mémoires de tous. L'un des hommes les plus célèbres de son temps, le richissime et controversé Pavel Adenito Khan l'a recruté pour s'occuper de son immense collection de livres, l'une des dernières bibliothèques au monde. Mais Kargo comprend rapidement que son embauche ne doit rien au hasard. Inquiet, il enquête... Et les questions, les rumeurs, nombreuses, surgissent... À propos des livres atteint d'une mystérieuse lèpre, sur la séduisante Danoo Forge, l'assistante du milliardaire étrangement surnommé le Diable. Et qui est cette fascinante et dangereuse Lilith, mi-femme, mi-machine qui rode dans la cité ?



La bibliothèque n’est pas tant le sujet principal ni central de cette histoire. Certains synopsis étaient donc bien incomplets, laissant présager une incompréhension de l’histoire. Il me fallut donc le corriger sur Babelio. Au final, la bibliothèque est un témoin intemporel presque silencieux, mourant, comme un juste symbole mais passons.


L’hôtel avait des allures de comtesse ruinée, avec juste assez de dédain pour faire face, un parfum bon marché et un brin de lassitude indifférente. Les odeurs étaient fades sans excès, les couleurs dissonantes sans morgue, tout avait été usé puis restauré en plus maigre et en plus pingre. Le veilleur de nuit qui accueillit Kargo portait un costume clinquant, rouge et brillant comme une laque, qui tranchait avec le décor fané qui l’entourait.



Mausolées est une dystopie fourmillante d’idées à l’écriture fine, ciselée et jouissive – surtout après l’une de mes dernières lectures sans style. Si l’intrigue avance lentement, nous sommes comme le personnage principal, à découvrir les tenants et aboutissants d’un passé qui éteint ses ramifications à travers une fin inéluctable. Ballotté, en quête d’identité, Léo transite de personnage principal à secondaire, plus passif qu’il n’est supposé l’être dans un tourbillon qui le dépasse, quand des eaux stagnantes de l’histoire remontent de vieilles querelles comme autant de vérités. 

Il y est question de guerres civiles, de cité état, de population vieillissante, de rédemption, de donner du sens à sa vie, d’enfantement, d’héritage, de sauver les traces du passé, de technologies plus évoluées, mais délaissées ou oubliées pour des questions éthiques divisant toujours…  Vacuité de l’existence et velléité. Des mots valises judicieusement choisis aussi. 

Un reflet assez convainquant de ce que pourrait devenir notre monde actuel en somme.

Une agréable lecture surtout pour la plume mettant en avant un univers extrêmement riche, plus que pour l’intrigue même dont la fin m'a quelque peu laissé sur ma faim. 

Il va néanmoins de soi que les autres romans de cet auteur - dont Les nefs de Pangée - rejoindront ma pile à lire prochainement !