25/05/2018

#VendrediLecture - Feuillets de cuivre de Fabien Clavel - éd. Libretto




Une incursion dans un paysage de métal et de rouages complexes loin de l’habituelle Londres et des clichés ? C'est possible. Tout un programme donc, notamment avec "Feuillets de cuivre" de Fabien Clavel, et "L’alchimie de la pierre" d’ Ekaterina Sedia. Ces deux romans sont sortis de ma pile à lire en début d’année, mais mon habituel retard ne m’avait pas encore permis de les aborder. Une pierre deux coups donc pour cette semaine, même si je commencerai d'abord par le tout premier.

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Paris, 1872. On retrouve dans une ruelle sombre le cadavre atrocement mutilé d'une prostituée, premier d'une longue série de meurtres aux résonances ésotériques. Enquêteur atypique, à l'âme mutilée par son passé et au corps d'obèse, l'inspecteur Ragon n'a pour seule arme contre ces crimes que sa sagacité et sa gargantuesque culture littéraire. 


En découvrant que les éditions Libretto republiait ce roman de Fabien Clavel (dont je ne connais pas  toutes les œuvres), tout en appréciant les littératures de l’imaginaire à la française, il était impensable de ne pas se prêter au jeu. Je serai bien en mal d’ajouter quoi que ce soit de plus constructif que ce qui nous est donné à lire avec la postface d’Isabelle Perrier. Sans doute en a-t-elle trop dit même si on ne peut être qu’en accord avec ses conclusions.

Il avait peine à croire que, dans moins d'un an, le vingtième siècle débuterait. Tous ces millénaires d'inventions, d'histoire et d'art pour se vautrer dans un tel raffinement de barbarie. Dans ces muscles dépouillés, ces nerfs, ces os, avait existé une intelligence, un esprit. Ragon n'allait pas jusqu'à l'âme. Devant ce genre de boucherie, l'hypothèse d'un principe vital transcendant confinait au ridicule. Seul demeurait le mystère insondable des corps.


Il s’agit là d’un roman feuilleton foisonnant de références tant littéraires que culturelles, teinté d’ésotérisme et de religion, de clins d’œil à des écrivains comme à des universitaires, linguistes ou chercheurs. Un roman feuilleton dans un Paris morose avec différentes enquêtes étalées dans le temps, toutes bel et bien reliées dans un puzzle dont les pièces s’imbriquent peu-à-peu.

Ces dernières résolues par un inspecteur Ragon pas toujours au meilleur de sa forme tant il grossit d’année en année, tout en se montrant parfois en perte de vitesse du fait d’un deuil l’ayant profondément affecté.

S’il est à la fois le parfait antihéros et l’enquêteur érudit, il semble aussi et surtout le témoin des marges de la société dans un monde en constante évolution. Un témoin plus doué avec les livres qu’avec les humains - ce qui permet quelques facilités scénaristiques par ailleurs -  cherchant justement à mieux comprendre la nature humaine, et peut-être à y trouver sa place.

Une lecture riche comme je les aime, même si j’ai étrangement moins apprécié la seconde partie. Qu’à cela ne tienne : comment résister à cette ode aux livres ?


14/05/2018

#BingeWatching - 6 séries à suivre qui ont repris ce printemps !


Netflix, The expanse, Handmaid's tales, The Americans, Westworld, Frankeinstein Chronicles, Into the badlands


Une petite pause bien méritée durant un mois pour ce blog, car des choses bien plus urgentes et importantes méritaient toute mon attention ailleurs. Il n’empêche que mon retour a étrangement coïncidé avec la reprise de nombreuses séries !  De quoi avoir une bonne excuse pour gentiment procrastiner alors que le printemps se fait pluvieux…

Voici sans surprise, la petite liste que je binge watch et que j'assume :

  • The Americans – saison 6

     



Pendant la guerre froide, dans les années 1980, un couple d'officiers du KGB, service de renseignements de l'Union soviétique, est formé afin de vivre aux États-Unis comme des citoyens américains nés au Canada.

Parmi la flopée de séries que je suis, celle-ci figure dans mes tops 3 ou 5. Série brillante, intelligente qui a su se démarquer sans se perdre. Inspirée d’une histoire vraie, elle nous présente une famille américaine classique, mais dont les deux parents sont des espions russes infiltrés depuis deux décennies. Outre les missions souvent difficiles, ils doivent donc composer avec le reste, sans se faire prendre par le FBI. Si l’une est loyale à la mère patrie, le second se lasse et nourrit de la culpabilité pour tout le mal que leurs actions engendrent, tout en appréciant la vie à l’américaine. C’est donc autant la guerre froide avec sa course à l’armement, inscrite dans l’Histoire sous le président Reagan, que le drame humain à plusieurs facettes qui se jouent et que nous explorons. Pas de manichéisme, pas de pro-américanisme ici, bien au contraire. Chaque personnage est fouillé, et le dénouement qu’on pressent d’ores et déjà comme tragique sera pour cette sixième saison que je vais prendre le temps de savourer.


  • The Expanse – Saison 3

     



Tirée des livres de James S. A. Corey, cette série qui n’est plus à présenter se déroule deux siècles après la conquête spatiale.  Le système solaire est colonisé ! De la Terre à Mars terra-formée, aux colonies de la ceinture d’astéroïdes, des complots émergent et la paix est menacée notamment depuis la découverte d’une protomolécule – sous-entendu cellule infectieuse extra-terrestre. 

Pourquoi regarder ? Le show est dynamique, les effets léchés et les acteurs crédibles. Beaucoup de rebondissements et d’intrigues, sans pourtant délaisser la psychologie des protagonistes sans cesse face à des choix cornéliens. On y aborde les failles humaines, la soif de pouvoir, le transhumanisme, les liens filiaux… Bref, j’ai été conquise dès le tout premier épisode alors que je ne suis pas très space-opéra malgré mon amour pour la SF. La mauvaise nouvelle ? C’est qu’il semble que l’arrêt de la série sur Syfy soit programmée en cette fin de 3ème saison même si Netflix est pressentie pour la reprendre.


  •  Westworld – Saison 2

     


     

A Westworld, un parc d'attractions dernier cri, les visiteurs paient des fortunes pour revivre le frisson de la conquête de l'Ouest. Dolores, Teddy et bien d'autres sont des androïdes à apparence humaine créés pour donner l'illusion et offrir du dépaysement aux clients. Pour ces derniers, Westworld est l'occasion de laisser libre-cours à leurs fantasmes. Cet univers bien huilé est mis en péril lorsqu'à la suite d'une mise à jour, quelques robots commencent à adopter des comportements imprévisibles, voire erratiques. En coulisses, l'équipe, qui tire les ficelles de ce monde alternatif, s'inquiète de ces incidents de plus en plus nombreux. Les enjeux du programme Westworld étant énormes, la Direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait fuir ses clients. Que se passe-t-il réellement avec les androïdes ré-encodés ?

Comment passer à côté de cette nouvelle saison après la fin de la première ? Décors sublimes, intrigues bien ficelées avec beaucoup de flashbacks. Androïdes poussés à la rébellion tout en se montrant plus humains qu’ils ne devraient l’être. La série questionne ici aussi sur l’humanité avec beaucoup de pudeur, de profondeur, et de dialogues philosophiques savoureux entre protagonistes, ce que j’avoue beaucoup apprécier.


  • The Frankenstein Chronicles – Saison 2

     

     




Londres, 1827. Alors que la police fluviale de la Tamise vient d’appréhender des trafiquants d’opium, le cadavre d’un enfant est découvert. L’inspecteur John Marlott est horrifié quand il découvre qu’il s’agit en fait d’un grotesque assemblage de différents corps. Son enquête à la poursuite du tueur va le mener dans les bas-fonds du Londres du 19ème siècle, un monde fait de prostitution, trafic de drogue, kidnapping, meurtres…mais aussi dans les hautes sphères médicales et politiques à l’heure où le progrès scientifique est en marche.  Une chose est sûre : un pouvoir diabolique est à l’œuvre dans la ville, et apparemment il tente de réanimer les morts dans une curieuse parodie du roman Frankenstein.

Je ne pensais pas qu’une seconde saison verrait le jour en dépit d’une fin ouverte se suffisant presque à elle-même pour la première. Une seconde saison pourtant passée inaperçue ! Sous couvert d’enquête policière classique portée par l'excellent Sean Bean, cette série offre une adaptation originale du Prométhée moderne de Mary Shelley, tout en interrogeant encore et toujours sur l’humanité. Conflit entre foi et science dans une histoire complexe, charisme des acteurs et une capitale anglaise toujours plus sombre, boueuse et dramatique dans un 19ème siècle - nourrissant  tant d’inspiration et de fantasmes ! - sauront forcément séduire. Preuve en est, je me suis laissée embarquer !

  • The Handmaid's Tale – Saison 2

     


Dans une dictature où la stérilité a frappé les femmes, ces dernières sont divisées en trois catégories : les Epouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.


Série qu’on ne présente plus non plus, ayant poussé pas mal de lectrices et lecteurs à se plonger dans le roman de Margaret Atwood. Un roman qui semble avoir pourtant fait moins d’émules que son adaptation. J’ai néanmoins peiné à poursuivre la première saison pour tous les relents de déjà-vu dystopiques. Cela n’enlève toutefois rien aux qualités du show, et je profiterai de la grisaille pour voir l’évolution des personnages puisque j’en parlais dans un précédent article à propos de photos exclusives. Notamment Moira dont j’apprécie grandement la combattivité, même si ladite combattivité prend toujours différents visages selon chacune.




  • Intro the badlands - Saison 3

     

Sunny, le Clipper le plus redoutable, sauve M.K, un garçon mystérieux qui cache un terrible secret mais sait aussi comment s'échapper des Badlands.

Cette série  de la chaîne AMC – à laquelle on doit notamment Turn (Washington’s spies) dont je parlerai prochainement – est très particulière puisqu’elle nous entraine dans un monde sans foi, ni loi, où la technologie n’a plus cours. Une catastrophe semble avoir changé la face du monde à jamais. Monde pour le moment restreint à ce qui semble être la carte des États Unis. Une carte divisée en plusieurs baronnies dont chacune a sa propre doctrine, et qui se font bien entendu la guerre. Ici, on oublie les guns car on se bat avec des arts martiaux ! Cependant, certains enfants possèdent un sombre don, et pas mal d’indices disséminés laissent prévoir  une incursion dans l’univers d’un jeu vidéo que je ne nommerai pas afin de ne pas spoiler, tandis que plusieurs personnages semblent motivés pour trouver l'antique cité d’Azra liée à une prophétie. Malgré le speech, c’est plus profond que cela en a l’air sans être prise de tête. On ne boude pas son plaisir avec l’image léchée, les combats ainsi que les décors. L’intrigue est toutefois lente à se mettre en place.  Un mix entre post-apo light, western, et quête initiatique avec un brin de fantastique. Juste un plaisir coupable qui fera peut-être tâche dans cette liste, mais j'assume !

Voilà, c'est tout, mais c'est déjà beaucoup. Vous qui passez par là, n'hésitez donc pas à me dire en commentaire les séries qui vous tentent !


16/04/2018

avril 16, 2018 0

#BookHaul avril - Un avant-goût de voyages à travers le monde



Le point commun entre le train, et les livres ? Hé, elle est facile celle-là ! Le voyage, pardi ! Néanmoins, si la destination n'est pas toujours des plus enviables en vérité, rien de tel pour prévoir quelques lectures entre admiration des paysages qui défilent à travers la vitre, et petites siestes.


Je me suis donc attelée à constituer ma liste pour cette seconde quinzaine d'avril, histoire de voyager également tant par les mots que par les émotions, avec des auteurs de presque tous les continents. Il faut dire que quitter montagne et mer pour Paris ne m'enchantait guère... Aussi, je vous laisse le plaisir de la découverte.



Coeur cousu, Konbini, Sucre noir, M. Pénombre, une verrière sous le ciel, chiena mieveille, Bacigalupi


  • Le cœur cousu de Carole Martinez - éditions Gallimard

Frasquita Carasco a dans son village du sud de l'Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se transmettent aux vêtements qu'elle coud, aux objets qu'elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles faneront sous le regard jaloux des villageoises; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre : le cœur de soie qu'elle cache sous le vêtement de la Madone menée en procession semble palpiter miraculeusement... Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels...

Comment résister aux extraits, ou encore à voyager dans une Andalousie empreinte de mysticisme, et de magie ? Cela m'a rappelé un court texte écrit dans le cadre d'un jeu sur navigateur, où je contais les derniers jours de Paloma qui arpentait des landes désolées en carriole, dans un monde ayant sombré. Forcément, Paloma brodait son propre linceul, y narrant sa vie... Alors à petit souvenir créatif réveillé, cela vaut bien une jolie lecture qui saura peut-être m'émerveiller...


  • Konbini de Sayaka Murata chez Denoël

Depuis l'enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. A trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n'a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s'inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille. En manque de main-d’œuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu'il apparaît qu'il n'a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d'éviter le jugement permanent de la société. Pour combien de temps... 

Nouveau détour en un tour de page ! Au Japon cette fois-ci avec un roman qui évoque les pressions sociales extrêmement fortes au pays du soleil levant, ainsi que les différences et l'acceptation de soi.

  • M. Pénombre libraire ouvert jour et nuit de Robin Sloan chez Michel Lafon

Clay Jannon, webdesigner, se retrouve au chômage quand la récession frappe San Francisco. Le hasard le mène jusqu’à la librairie de l’étrange M. Pénombre, ouverte 24 heures sur 24, où il est embauché pour le service de nuit. Il découvre un lieu aussi insolite que son propriétaire, fréquenté par les membres d’un drôle de club de lecture. Ceux-ci débarquent toujours au milieu de la nuit, vibrant d’une impatience de drogués en manque, pour emprunter l’un des très vieux et très poussiéreux volumes relégués sur les hautes étagères du fond de la boutique. Volumes que, justement, M. Pénombre a formellement interdit à son nouvel employé de consulter sauf que Clay succombe à sa curiosité...

Le résumé en dit trop de mon point de vue, mais mélanger une mystérieuse librairie, des références aux jeux de rôle, ainsi qu'une drôle de quête avec d'énigmatiques manuscrits... La curiosité l'a emporté sur le reste !


  • Celui qui dénombrait les hommes de China Miéville chez Fleuve édition

Dans une ville étrange, à l'écart du monde, vit un homme violent, avec sa femme et son fils... Comme suspendue dans les airs, la ville est à cheval entre deux montagnes, coupée par un gouffre, réunie par un pont. Un pont dont les orphelins livrés à eux-mêmes ont fait leur royaume. Plus haut dans la montagne, à l'écart de l'agitation de la cité peuplée de marchands, de marginaux et de magiciens, vit le faiseur de clés, avec sa femme et leur enfant. Un jour, son fils déboule dans les rues, comme s'il avait le diable à ses trousses. Son père a tué sa mère, et l'a jetée dans un trou si profond que l'on n'en voit pas le fond, affirme-t-il. Mais faute de preuve, on préfère ne pas le croire. Alors c'est auprès des enfants du pont que le petit garçon va se réfugier. Jusqu'à ce que son père le retrouve. Heureusement, bientôt, arrive en ville un recenseur, celui qui dénombrait les hommes...

On revient au Royaume-Uni avec ce singulier roman dont le monde ne s'entraperçoit qu'à travers le regard d'un jeune garçon. Ayant pas mal entendu parler de cet auteur, j'étais curieuse de le découvrir. J'ai donc opté pour l'un de ses romans qui a fait le moins de bruit...

  •  La fille flûte et autres fragments de futurs brisés de Paolo Bacigalupi - Au diable Vauvert

Nominées ou lauréates des plus grands prix, ces dix nouvelles ont fait la notoriété de Paolo Bacigalupi et posé le saisissant univers postpétrole de ses fictions ainsi que les thèmes sociaux, politiques et environnementaux chers à l'une des voix les plus puissantes de la science fiction contemporaine.  

Une courte halte aux états-unis, eh ui ! Notons que je me moque bien de savoir si ces nouvelles ont été primées. Puis j'ai également "La fille automate", et "Les ferrailleurs des mers" dans ma pile à lire, pensez-vous... Si j'avais feuilleté quelques pages du premier, je me suis dit que mieux valait quelques courts récits surtout s'ils abordent une période post-pétrole. Par ailleurs, j'ai une préférence pour la lecture de nouvelles, car c'est incomparable pour se plonger dans l'univers d'un auteur de science-fiction avant d'entamer du plus lourd. J'avoue également un faible pour ces titres plutôt poétiques.


  • Une verrière sous le ciel de Lenka Hornakova-Civade chez Alma éditeur

Dans les contes de mon pays, il y a souvent trois fées qui se penchent sur le berceau du bébé pour lui souhaiter une vie de telle ou telle couleur, sous de bons auspices ou au contraire pleine d’embûches. À quoi cela tient-il ? À leur bonne humeur ? » Il était une fois, en 1988, une jeune fille envoyée en colonie de vacances en France par le parti communiste tchécoslovaque. Au dernier moment, sur le quai de la gare de l’Est, Ana refuse de rentrer. Elle vient d’avoir 18 ans et décide de changer le cours de son destin. Écrit avec la même splendide énergie que Giboulées de soleil (Prix Renaudot des lycéens 2016), Une verrière sous le ciel nous place dans le Paris de la fin des années 1980, auprès d’un personnage qui se demande comment grandir, être libre, connaître le monde au-delà des apparences. Elle le découvrira à travers les mots et les gestes des autres.

Nous voilà entre France et Tchécoslovaquie à la fin des années 80, avec un personnage qui se cherche, et cherche tout autant à s'émanciper.


  • Sucre noir de Miguel Bonnefoy chez Payot et Rivages

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons. Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, étouffante, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument.

Comme je n'aime plus Paris, et que je vais en arpenter le bitume un petit moment... Je me suis dis que repartir pour des contrées plus exotiques sous couvert d'un trésor, d'une frégate abimée dans les arbres - Oui, oui ! - de conte philosophique, tout en suivant trois générations d'une même famille cultivant la canne à sucre, et ce même si je préfère le miel au sucre, ou le thé au rhum... Eh bien, tout cela me semblait fort prometteur et alléchant !

 Voilà donc une longue liste, bien que je ne sois pas certaine de tout lire dans les délais en sachant que d'autres livres sont arrivés entretemps. Néanmoins, j'aime toujours autant découvrir de nouveaux horizons, ainsi que de nouveaux auteurs. Je ne suis pas friande de drames familiaux, ni de secrets de famille donc je me suis surtout laissée inspirer par des thématiques qui me parlent.


Si vous projetez de lire ces romans, que avez eu l'occasion de les lire, et que vous les ayez apprécié ou non : n'hésitez pas à commenter ou me transmettre le lien de vos critiques. En attendant, j'ai une valise à boucler !

 

15/04/2018

avril 15, 2018 0

The Handmaid's tale : des photos exclusives sur la saison 2 !

season 2 Hulu

Le site EW a publié un article sur la prochaine saison de ‘The Handmaid’s Tale’' en dévoilant quelques images exclusives de nos héroïnes préférées dans la république de Gilead. De quoi nous faire patienter alors que la série redémarre le 25 avril sur Hulu, avec une diffusion dès le lendemain sur OCS !


exclusive photo
Elizabeth Moss/June et Samira Wiley/Moira


Ce n'est pas un secret, la performance de l’actrice Elizabeth Moss dans le rôle de la servante Offred/June a reçu bon nombre d’éloges et de critiques, et c’est avec impatience que j’attends la diffusion prochaine de ce second volet pour en découvrir plus sur le personnage qu'elle incarne. Néanmoins, j'apprécie également sa comparse Samira Wiley/Moira. Elles sont toutes deux comme les deux faces d'une même pièce de monnaie. L'une jusqu'alors plus passive lorsque l'autre s'est montrée plus combative dès le départ. De fait, leurs rôles se complètent particulièrement bien pour la diversité des réactions face à une même situation.

 


Comme nous l’avons appris lors de la première saison, Moira (Samira Wiley) est donc arrivée au Canada mais elle ne peut pas vraiment échapper à Gilead. Moss a expliqué que l’emprise de Gilead sur les personnages est irréversible, les transformant pour toujours et ce, peu importe ce qu’ils essayent de faire. Ce qui n’est guère étonnant vu le contexte, mais ce qui est intéressant avant tout, est de voir comment ces femmes vont évoluer à travers les treize épisodes qui nous seront donnés à voir.


Unwomen Episode 202
THE HANDMAID’S TALE — “Unwomen” –Episode 202 Offred s'adapte à un nouveau mode de vie. L'arrivée d'une personne inattendue perturbe les Colonies, et une famille se déchire. (Photo par: George Kraychyk/Hulu)


Par ailleurs, nous constatons qu’il y a toujours des horreurs qui attendent les servantes au sein des colonies, comme la pauvre Emily dont la situation risque d’empirer selon l’actrice qui l’interprète. Emily qui sera notamment rejointe par Janine, jouée par Madeline Brewer. Nous pouvons également constater que les chevaux portent des masques à gaz lorsque les femmes non, malgré l’air particulièrement toxique.

Des femmes bien moins considérées que des animaux... À quand la révolte ?

Un nouvel éclairage plus en profondeur devrait également être amené sur comment la situation a dérapé, là où la première saison nous laissait avec de multiples questions et bon nombre de mystères.

Ne soyez donc pas non plus inquiets quant à Tante Lydia (Ann Dowd), car cette dernière sera bel et bien de retour, avec la promesse d'être diablement terrifiante !


June Episode 201
THE HANDMAID’S TALE — “June” — Episode 201 — Offred réfléchit aux conséquences d'une décision dangereuse tandis qu'elle est hantée par des souvenirs de son passé, ainsi que les débuts violents de Gilead. (Photo by:George Kraychyk/Hulu)


Pour aller plus loin, le trailer sombre et angoissant diffusé sur toutes les plateformes. En attendant, si vous n'avez pas encore visionné la première saison, il n'est pas encore trop tard pour oser la séance de rattrapage !






13/04/2018

avril 13, 2018 0

Les fictions audio France Culture : de la littérature à portée de clics et d'oreilles

Maïakovski, littérature, Concert fiction philharmonique, maison de la radio, audiolivres,


Parfois, n’ai-je pas envie d’ouvrir un bouquin ni en feuilleter les pages. Juste le désir de me laisser porter par l’ambiance d’une œuvre, et il faut bien avouer que France Culture y parvient très bien entre narration et mise en scène, parfois le tout accompagné d’un concert avec l’orchestre philharmonique.  Et alors là, croyez bien que c'est l'extase ! Ainsi, le 14 avril prochain à 20h si vous êtes parisien(ne) : France Culture propose un concert fiction sur le « Tigre de Papier » d’Olivier Riolin à la maison de la radio, œuvre portant sur les manifestations de mai 68 dont c’est le cinquantenaire.


En attendant, j’avoue que les « Samedis noirs » ont ma préférence. Notamment pour les classiques comme « Vingt mille lieues sous les mers » de Jules Verne, ou encore les adaptations des textes de Poe ou  Lovecraft. Ce dernier s’est d’ailleurs vu gratifié de trois republications ces derniers mois pour nous ramener, encore une fois, sur les traces des grands anciens avec « La couleur tombée du ciel », « Des ombres sur Innsmouth », ou encore « Chuchotements dans la nuit ».

N’omettons pas Hawthorne, Sweig ou Conrad, mais également des œuvres plus contemporaines, intemporelles, et du monde entier, tout genre confondu en collant souvent à une actualité amenant à réfléchir le monde dans lequel nous vivons.  Du théâtre encore dont « Bérénice » de Racine, ou des lectures de poèmes tels que ceux de Maïakovski.


De quoi avoir du choix pour s’immerger dans la littérature sous ses multiples facettes, en la découvrant ou la redécouvrant, car après tout qui ne connait pas France Culture ? 

En une petite heure seulement, je voyage sans ne jamais être déçue. Ce qui n’est guère toujours le cas avec de simples audiolivres, bien moins vivants de mon point de vue. Je vous souhaite également de beaux périples. N’hésitez donc pas à cliquer, chercher ce qui vous plait et à venir discuter de vos impressions dans les commentaires. 

J'en profite d'ailleurs pour inaugurer une nouvelle catégorie. Cela en fait-il beaucoup ?

11/04/2018

avril 11, 2018 0

Une anthologie humanitaire de l'imaginaire pour soutenir SOS Méditerranée



Cette anthologie de l'imaginaire a été créée bénévolement par un collectif d'auteurs  et d'éditeurs. Une anthologie dont les bénéfices seront intégralement reversés à l'association indépendante SOS Méditerranée, dont l'objectif est d'organiser des opérations de sauvetage pour les réfugiés fuyant la guerre, une détresse économique ou les conséquences d'un changement climatiques dans un esprit de solidarité et d'humanité. À la fois pour contrer la mafia des passeurs, à la fois pour pallier aux politiques européennes inefficaces en affrétant des bateaux, et en accordant un premier soutien vital.






Cette anthologie regroupera 15 nouvelles et illustrations évoquant l'exil et les départs forcés parmi de multiples tragédies. Nous y retrouverons des noms d'auteurs connus tel que Monsieur Jaworski, Stefan Platteau ou encore Dominique Douay. L'imaginaire et la science-fiction permettent "de se distancer du réel pour mieux réfléchir à l'actualité", et cette citation concrète n'a jamais été aussi vraie. 

Vaisseau égaré dans l'espace, terres hostiles, ou cités dystopiques... Vous pourrez retrouver quelques extraits directement sur la page ullule de ce très beau projet à soutenir, mais pour lequel il ne reste qu'une petite vingtaine d'heures.


09/04/2018

avril 09, 2018 0

Série - Counterpart entre dualité et identité




Que pourrais-je ne pas dire qui n’a pas déjà été souligné sur les quelques articles lus à propos de cette série ? Comparée à « The americans » que j’aime beaucoup et dont j’attends avec impatience la nouvelle - et malheureusement - dernière saison courant avril, Counterpart sait jouer sur plusieurs codes et frontières. De frontières justement est-il question puisque deux mondes parallèles, semblables ou presque, cohabitent.








Pas de portail inter dimensionnel, nul effets spéciaux. La science-fiction ici est tout en filigrane pour servir le propos en tant que métaphore.  Ainsi nous retrouvons-nous justement à Berlin. Qui dit capitale allemande, dit mur de Berlin. Beaucoup de références à la guerre froide également…

Dans des tons assez froids justement, nous suivons tout d’abord le Howard Silk de notre monde, rendant visite chaque jour à sa femme dans le coma. Un homme plutôt paisible, triste, bien rangé, avec ses petites habitudes et qui reste dans le rang. Sa vie va pourtant être chamboulée lorsque va apparaître son double - pas si maléfique - tout en apprenant l’existence d’un monde parallèle en tout point semblable à quelques exceptions près. 

Si le début est tout en lenteur pour distiller les différences entre les deux hommes, comme entre les deux mondes, c’est pour mieux laisser place au drame et aux questions existentielles. Si le monde était différent : serions-nous également différents ? Envierions-nous l’autre pour ce que nous ne sommes pas ? Ce que nous n’avons pas ? Et si ces différences viennent alors à se brouiller… ? Par ailleurs : Qu’en est-il des secrets de nos proches ?

Vient ensuite toute la partie sur l’espionnage où un groupuscule tente et réussit à échanger les personnes de notre monde contre leurs doubles. Ces derniers ont été formatés pour remplir leurs nouveaux rôles à la perfection au détriment de leurs propres volontés et désirs. Toute leur identité, encore une fois, gommée. Si notre monde a évolué normalement, le leur a subi une épidémie particulièrement violente avec 7% de la population mondiale disparue durant les années 90, instaurant également un retard technologique. Bien entendu,  en découle un quiproquo amenant « notre » monde sur le banc des accusés, compliquant tout autant les relations diplomatiques.  Sont donc ainsi également abordés l’extrémisme et le terrorisme.

Au final, ce sont surtout des humains dépassés que nous suivons, tentant de se construire, de s’intégrer, de s’affirmer, d’évoluer et de changer au cœur même de leur dualité sans forcément parvenir à se comprendre ou s’entendre dans un monde en miroir qui leur oppose leur propre reflet.

En une première saison de dix épisodes avec des acteurs bluffants, Counterpart se révèle donc être une série riche et intelligente, sachant prendre son temps. Elle ne s’en apprécie  que davantage pour tous les questionnements forts à propos qu’elle amène.

07/04/2018

avril 07, 2018 0

Event / 48h de la BD du 6 au 7 avril !


Après le dernier festival d’Angoulême en début d’année : Les 48 heures de la BD en France et Belgique du 6 au 7 avril ! 



Kaamelot, voyages extraordinaires, enfants de la résistance, platinum end

Evènement organisé depuis cinq ans pour promouvoir la lecture dont et surtout les bandes dessinées avec notamment onze albums dont des mangas à 2 euros. A noter que les sommes récoltées serviront à acheter des livres aux CDI, bibliothèques et lieux de culture pour permettre aux jeunes de lire gratuitement ! Et ça, c'est une chouette initiative !


Ainsi retrouvera-t-on le premier album de Kaamelott, du steampunk avec le tome 4 des voyages extraordinaires. Les Enfants de la résistance pour une plongée en pleine seconde guerre mondiale, des mangas avec le premier tome de Platinum End ou To your eternity. Les adolescents pourront également suivre « Mistinguette » en quête de bonheur et d’intégration dans son nouveau collège. Viennent ensuite plusieurs BD axées humour et donc pour tous les goûts !



48h de la BD France Belgique


Plusieurs événements - 350 indiqués par le site - sont également prévus à travers les 1500 librairies de France et de Belgique que vous pourrez retrouver en ligne via la carte interactive.

Tout le programme détaillé en suivant ce lien-ci

Dernières heures donc pour offrir ou se faire offrir ces albums - voire d'autres ! - et découvrir quelques univers en bulle !

04/04/2018

avril 04, 2018 0

Lovecraft, l'intégrale prestige : Financement participatif par les éditions Mnémos



Pour les inconditionnels de Lovecraft, aimant replonger dans la folie profonde et tentaculaire des grands anciens ou ne craignant pas de partir sur la piste du Necronomicon : Les éditions Mnémos ont lancé un financement participatif - qui a fait grand bruit et est un franc succès - sur la plateforme Ulule pour une intégrale de 7 volumes en éditions prestige avec une livraison en 2019. On y retrouvera également des essais, des poèmes de jeunesse de l’auteur, ainsi que quelques correspondances…  Attention toutefois : Il ne reste cependant que trois petits jours avant la clôture de ce crowfunding qui se déroule ici





Intégrale entièrement retraduite par David Camus, avec des  couvertures rigides illustrées par le peintre Zdzisław Beksiński à qui reviennent les crédits pour l’image utilisée ci-dessus et reliure demi-toilée.  Bien entendu, de nombreux pledges et autant de contreparties sont disponibles. En bref : De quoi réjouir les collectionneurs !




30/03/2018

mars 30, 2018 0

MOOC - La science-fiction : explorer le futur au présent avec l'université d'Artois !




Après la dernière édition du Mooc Fantasy. de l'Angleterre victorienne au Trône de fer en 2017, qui a intéressé et inspiré beaucoup de monde : Je suis ravie d’apprendre que l’université d’Artois remet le couvert ! Et ce, pour mon plus grand plaisir et sans doute le vôtre avec un MOOC - ouvert à tous et sans pré-requis - dédié à la science-fiction qui devrait s'avérer beaucoup plus riche et passionnant au vu du programme.


Un genre encore mal aimé qui mérite pourtant d’être découvert de ses origines à nos jours. En écho avec mon article de janvier que vous retrouverez ici, je participerai donc dès le 8 mai à ce cours en ligne. Même si généralement, je ne suis pas très quizz ni certificat, car ce qui m’intéresse sont les cours en eux-mêmes, grappiller de nouvelles références ciné, jeux ou justement des auteurs que je n’ai pas encore lus – malgré la liste monstrueuse sur ma pal ! - tout en agitant mon bocal sur des points que j’ignorais. 

Ce MOOC se déroulera sur le site fun-mooc du 8 mai au 26 juin. Ha oui ! Qu’est-ce qu’un MOOC ? Eh bien, « Massive Open Online Course » que l'on peut traduire par « cours en ligne ouvert et massif ». Généralement de niveau universitaire, mais souvent grand public et dans tout domaine confondu, ce sont des cours en ligne sur une période étendue de quelques semaines. De quoi apprendre de chez soi tranquillement et à son rythme, tant pour sa culture générale et personnelle que pour valoriser un CV.


L’avantage avec Fun-mooc, c’est d’avoir accès aux archives même après la fin desdits MOOC. Quand on manque de temps, cela s’avère incontestablement utile ! Alors qui de même me suive ?

Si vous êtes intéressé ou voulez en savoir plus : Rendez-vous sur le site Fun-mooc, sur cette page-ci pour vous inscrire !





29/03/2018

mars 29, 2018 0

BD - Première neige - Corbeyran & Byun chez Kana




Quand j'étais haute comme trois pommes, je plongeais volontiers dans les bandes dessinées. Notamment les "Boule et Bill", ou les Tomtom et Nana que je retrouvais dans la collection "j'aime lire" dont foisonnait la petite bibliothèque du quartier. Puis, j'ai grandis en délaissant les lectures graphiques et enfantines pour m'immerger dans tous les romans qui me tombaient sous la main. Cependant, je concède sans culpabilité l'aveu de faiblesse avec un léger retour aux sources. Notamment lorsque les couvertures sont alléchantes et les planches tout autant. Ce qui est le cas avec Première neige publié en 2009 qui a su me séduire.






Mais de quoi ça parle ?

Juste après leur lune de miel, un jeune couple s'installe dans une vaste maison en pierre, isolée au cœur de la campagne. Les saisons se succèdent et, tandis que l'hiver dépose un voile uniformément blanc sur le paysage, le froid prend possession la demeure... Un froid mordant, paralysant. Un froid contre lequel la jeune mariée s'efforcera de lutter. Jusqu'au bout.


Avec un petit côté manga, nous revisitons une nouvelle librement inspirée de Maupassant dans un camaïeux de couleurs en aquarelle qui se réchauffe ou se refroidit selon l'état d'esprit de cette jeune femme, souvent indécise et peinant à s'affirmer, qui se retrouve mariée plus pour faire plaisir à ses parents que par véritable amour. Passée la lune de miel, l'installation dans la maison familiale de son époux l'éloigne de tout, et même de ce dernier trop accaparé par son travail.Au point de n'être que peu intéressé par les doléances de sa femme se plaignant du froid lorsque les frimas hivernaux s'installent. S'en suivra un choix pour échapper à sa condition, mais à quel prix ?


Une histoire linéaire avec peu de dialogues, assez introspective en somme. Si la jeune femme, bien que rêveuse, m'a paru vraiment manquer de personnalité en se montrant assez passive par ailleurs, j'ai néanmoins apprécié la mise en forme, mais surtout les planches vraiment chouettes !

26/03/2018

mars 26, 2018 0

Partons aux confins de l'univers avec Planetfall d'Emma Newman - éd. Nouveaux millénaires






Dans ma boulimie de lecture hivernale est apparu le roman Planetfall. Outre les éloges sur toutes les plateformes possibles, le synopsis avait su happer ma curiosité. Il en fallut donc peu pour que le livre me tombe entre les mains.




Mais de quoi ça parle ?

Touchée par la grâce, Lee Suh-Mi a reçu la vision d’une planète lointaine, un éden où serait révélé aux hommes le secret de leur place dans l’Univers. Sa conviction est telle qu’elle a entraîné plusieurs centaines de fidèles dans ce voyage sans retour à la rencontre de leur créateur. Vingt-deux ans se sont écoulés depuis qu’ils sont arrivés là-bas et qu’ils ont établi leur colonie au pied d’une énigmatique structure extraterrestre, la Cité de Dieu, dans laquelle Lee Suh-Mi a disparu depuis lors.

Ingénieur impliquée dans le projet depuis son origine, Renata Ghali est la dépositaire d’un terrible secret sur lequel repose le fragile équilibre de la colonie, qui pourrait voler en éclats avec l’entrée en scène d’un nouveau membre, un homme qui ressemble étrangement à Suh-Mi, trop jeune pour faire partie de la première génération de colons...






Planetfall est un planet-opera qui n’effraiera cependant pas les lecteurs peu coutumiers de science-fiction. C’est un court roman qui fonctionne pareil à un huis-clos où l’on découvre peu-à-peu les secrets qui rongent les protagonistes dont Renata, personnage central de l’intrigue et qui en fait toute la saveur de par sa fragilité tout d’abord, le déni de son stress et de ses névroses ensuite. Si les découvertes se font crescendo et par flash-back, la violence de sa mise-à-nue poussive suscite l’empathie. Ainsi faut-il traverser son propre enfer avant de trouver la paix ?

Au final, le côté planet-opéra n’est qu’un prétexte à interroger sur les croyances, la folie, et la vengeance. Après tout, l'humain est-il capable d'évoluer même dans un milieu différent et après avoir tant voyagé pour chercher un "Eden" ? 

Néanmoins, si la petite communauté vit en autosuffisance en recyclant absolument tout et avec de bonnes idées dans les descriptions, on regrettera la surutilisation de l’imprimante 3D – par ailleurs de plus en plus courue dans de nombreux romans -  ainsi qu’une cité de Dieu sous-exploitée même si la fin amène un semblant de réponse suffisante, bien que déjà vu ailleurs. Une réponse beaucoup plus nuancée en termes de spiritualité et de mysticisme que la foi pure et aveugle.

En conclusion, Planetfall est un roman plutôt agréable, en dépit d’une fin qu’on sent venir de loin et de la sous-exploitation de l’environnement pur de ladite planète comme de la fameuse cité de Dieu, élément pourtant central. Enfin, un roman intelligent osant aborder névroses et traumatismes assez complexes en les décrivant avec justesse.

24/03/2018

mars 24, 2018 0

Sortie de Pal janv2018 / Player One d'Ernest Cline




Il arrive parfois des miracles dont la sortie de Pal de Player One en tout début d’année durant des semaines de boulimie livresque intense ! C’est notamment parce que j’avais entraperçu le trailer du film qui sort justement en salle dans quelques jours  que je me suis attaquée à cette histoire promettant de la nostalgie en pixel, et bariolée aux années 80 et 90.




Mais de quoi ça parle ?

Le monde en lui-même se déroulant dans un futur proche (2044) est très peu développé, mais on comprend aisément – en filigrane du moins - que ce futur proche en question est dystopique. Entre crise énergétique, pauvreté, guerre etc. : C’est tout le packaging d’un monde qui sombre, mais qu’importe puisque le citoyens peuvent être heureux dans un autre monde tout ce qu’il y a de plus virtuel : L’Oasis. On peut y faire son parcours scolaire, y gagner de l’argent, créer des mondes différents, avoir sa room pour inviter ses amis… Sauf que le créateur décède, James Halliday de son petit nom, non sans avoir choisi de léguer son empire virtuel et sa richesse à celui ou celle qui découvrira toutes les clefs cachées et autres easter eggs. Forcément, cela intéresse le monde entier dont Wade Owen Watts alias Parzival, ses futurs camarades ainsi qu’une grosse entreprise prête à tout pour mettre le grappin sur la poule aux œufs d’or.


Soyons clairs, ce livre est orienté ado. L’univers m’a fait penser à un mix entre MMORPG et Second Life avec quelques nuances, voire  du Sansar puisque la même société investit désormais dans l’expérience VR depuis quelques années. Si Sansar est graphiquement fluide et impeccable, tout est encore trop limité, mais nous y reviendrons plus tard. 

Ce n’était donc pas stupide que de proposer une adaptation cinématographique à une époque où la réalité virtuelle devient une réalité (fallait que je la fasse), et se démocratise doucement. Monsieur Spielberg a flairé le filon…

Pour en revenir au roman lui-même, les références sont dignes d’une liste trouvée sur Wikipédia et ne m’a pas toujours paru naturelle même s’il y avait quelques petites choses amusantes – et pourtant, je suis une gosse des eighties ! - notamment amenées par un héro qui sait tout sur tout. Immature et avec un sacré gros ego de mon point de vue, Wade n’a cependant aucune faille, se soucie de très peu de choses – à peine du décès de quelques proches - hormis gagner et séduire une jeune fille pour qui il éprouvait de l’admiration au début...  Qu’est-ce que ce fut pénible ! S’il y a un peu de psychologie ou de complexité dans les personnages, elle est vite éclipsée par « Je-sais-Tout ». Les méchants sont stéréotypés au possible et je me suis finalement beaucoup ennuyée au sein de ce récit où je n’ai pas trouvé d’idée novatrice. Le fait que le héro soit le narrateur y est certainement pour beaucoup. Le style avec multiples répétitions reste par ailleurs très limite.

 Lors de la publication du livre, je présume que cela a pu amener un peu de nouveauté. Néanmoins, même si je cherchais une lecture pas prise de tête, c’était encore trop léger à mon goût quand bien même destiné aux jeunes. Je dirais à partir de 13/14 ans. J’espère que le film grand public bourré d’effets spéciaux en aura cependant tiré le meilleur. Et comme je suis curieuse, j’irai certainement me visionner ce blockbuster : Soyons fous ! 

20/03/2018

mars 20, 2018 0

Chosen - Une série sans surprise ni saveur



Cela faisait longtemps que je n'avais plus rien posté dans cette catégorie alors que je suis une pro en binge-watching : Soyons fous ! Mais de quoi cela parle au juste ? 

Du jour au lendemain, tout le monde peut être choisi et voir sa vie basculer. Si vous recevez une boîte à votre nom, laquelle renferme une arme et la photo de la personne que vous devez éliminer dans les trois jours à venir, vous êtes pris au piège. Il ne vous reste plus qu'à tuer... ou être tué !


Voilà donc une série débutée en 2013 et se voulant d'action sur laquelle je me suis penchée, provenant de la plateforme américaine Crackle et notamment diffusée sur la chaîne 13ème rue.

En lisant le synopsis, je savais que cela manquerait de saveur et d’épices. J’ai pourtant  tenté ma chance malgré tout, en voyant les bons commentaires sur allociné - pas un gage que cela en vaille la peine, preuve en est ici - et le nombre de saisons. Je n’ai donc pas été déçue dans ma désillusion. 

La saison 1 fait film coupé en six épisodes avec des longueurs inutiles (3 minutes pour sortir d’une voiture histoire de montrer à quel point les choix sont cornéliens…), et l’histoire tellement vue et revue. On pense à "The box", on pense à pas mal d’animés ("Higashi no Eden" dans le même genre), également avec cette thématique éculée du personnage lambda recevant une boite avec ou sans milliard à la clef pour tuer un autre personnage lambda n’ayant rien demandé. Le tout saupoudré de pressions sur les proches et de kidnapping. Le tout toujours dans un éternel cercle vicieux sans fin orchestré par une bande de ploucs richissimes qui n’ont rien trouvé de mieux pour s’amuser… Aïe ! On vogue de clichés en clichés, sans oublier les tenues exotiques desdits ploucs pour expliquer qu'ils viennent du monde entier... 

Bien entendu et sans spoiler, le héro (ou antihéro ici), lutte jusqu’à l’inévitable fin... Blablabla. Sans surprise, on anticipe tout, même les choix et actions de ce dernier. 

J'ose confesser qu'à côté, le drama "Liar game" était plus passionnant. Cest dire. Je n’ai malheureusement pas ressenti d’empathie pour les protagonistes. 

J’attendais vraiment un traitement scénaristique plus retors, d’être surprise. Les images léchées et le conflit intérieur certes, mais ça ne fait pas tout. Bref, j’ai soupiré, pas accroché. Les saisons suivantes semblent partir sur de nouveaux personnages,  mais ce sera sans moi. 

19/03/2018

mars 19, 2018 0

Rideau d'Allan Speller - Esperluète éditions





Deux histoires se croisent, s’enroulent et se répondent. Les deux mêmes personnages ; sa mère et lui. Elle en espère tant, trop. Il n’est peut-être pas à la hauteur. Elle est anxieuse. Ses mots sont maladroits. Sa tendresse, rare, est pudique. Il ne dit rien. Il aimerait une reconnaissance. Au fil des années, une routine – un jeu subtil de non-dits, de reproches à peine voilés – s’organise. Puis, vient ce coup de téléphone. Elle est allongée, entre le hall et la cuisine. Elle ne dit plus rien. Une nouvelle routine s’installe. Il est seul à parler, à agir. Il fait ce qu’il doit faire, machinalement, pendant quelques semaines. Des fragments d’histoires lui reviennent. Il tente d’en recoller les morceaux, de les aligner, de remettre de l’ordre - Éditeur.






Avec beaucoup de retard, j'en viens à publier ma critique sur ce livre lu dans le cadre masse critique. Certains livres arrivent comme un cheveu dans la soupe à des moments où ils sont le reflet de ce qui se trame hors des pages pour soi-même. Etant donné que je suis en deuil, il m'aura donc fallu un peu de temps pour parvenir à tourner les pages et entrer dans ces deux histoires parallèles. 

D'une mère distante, un peu froide, rabaissant son fils à une époque où être gaucher par exemple, n'était pas bien vu, ce qui permet de situer l'époque de l'enfance. Peu de tendresse malgré l'attente dans la vieillesse d'une visite d'un fils alpagué par le travail et la routine. Et les récits se superposent, hachés, épurés, froids comme il est dit souvent ou comme le protagoniste semblant emmuré qui parvient difficilement à exprimer des émotions face à l'inévitable. Inévitable qui fait remonter un puzzle de souvenirs en dressant des portraits fugaces. Fait-il juste ce qui doit être fait ? Ressent-il encore de l'amour pour sa mère ? 

Il en reste beaucoup de non-dit. Notons également un passage rapide sur comment peuvent être traitées les personnes âgées en foyer spécialisé. C'est bref, court et concis, pourtant touchant. Un récit assez intemporel et pudique où chacun(e) se reconnaîtra en pareille circonstance.

07/02/2018

février 07, 2018 0

Il est toujours minuit quelque part de Cedric Lalaury - éd Préludes



Réceptionné via le site Netgalley, ce premier roman de Cédric Lalaury ayant reçu le prix Kobo Fnac a été vite lu durant les fêtes, mais je ne manque pas de retard dans mes critiques alors même que je suis en pleine boulimie de lecture hivernale. Tâchons donc de rattraper les délais !


Mais de quoi cela parle ?


Bill Herrington est un homme heureux. La cinquantaine approchant, il a une femme qu'il adore, deux filles aimantes, et un poste de professeur de littérature dans une prestigieuse école préparatoire. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... jusqu'au jour où il trouve dans son casier l'exemplaire d'un roman à sensation publié par un mystérieux inconnu : Richard Philip Kirkpatrick. Pas de quoi chambouler le professeur Herrington. 

À un détail près : ce roman raconte une histoire vraie. L'histoire d'un crime dont Bill est persuadé que personne n’en avait eu connaissance. C'est du moins ce qu'il a toujours cru. Ce livre étrange va bientôt envahir l'existence de Bill et tout contaminer autour de lui à la façon d'un virus. Sa vie paisible et confortable, ainsi que son équilibre psychologique, vont vite menacer de voler en éclats sous l'effet dévastateur de ce roman vengeur qui a réveillé tous les fantômes du passé




Classique et sans surprise dans son traitement et son dénouement, ce roman parle avant tout du poids des secrets et de la culpabilité qu’elle entraîne, mais également de semi-pardon et de renoncement après la quête de réponse. Lorsque le secret surgit d’un roman nouvellement publié, une vie entière est remise en question et s’effiloche d’abord dans l’inquiétude, la paranoïa et enfin l’enquête dont on aurait espéré qu’elle se referme tel un piège. Toutefois, ce dernier s’avère ladite culpabilité elle-même avec une fin inéluctable et sans sursis. Non sans un retour épisodique dans le passé avec tous les liens distendus par le temps, lorsque les amitiés d'autrefois sont finalement devenues étrangères.

Récit tout en lenteur et donc avec pas mal de longueurs, presque un huis clos. Le lecteur se laisse néanmoins happer par la curiosité. Quelques regrets cependant quant au fait que les écrivains français apprécient bien trop que leurs intrigues se déroulent toujours aux États-Unis, rarement ailleurs.

31/01/2018

janvier 31, 2018 0

La faim blanche - Aki Ollikainen éd la peuplade ou Heloise d'Ormesson



Le récit de la Faim Blanche dévoile un pan d’histoire de la fin du 19ème siècle au sein d’une Finlande broyée par les bises glaciales et la neige, mais surtout la famine qui s’incise, ronge et tue après de mauvaises récoltes, tandis que la politique s’oriente dans une quête d’autonomie du pays. Notamment via la construction d’un chemin de fer pour rallier Saint-Pétersbourg et la création d’une monnaie.


De quoi cela parle ?

1867, la grande famine frappe la Finlande. Pour survivre, Marja est contrainte d’abandonner sa ferme. Seule sa détermination à atteindre Saint-Pétersbourg lui donne la force d’avancer avec ses deux enfants dans l’implacable hiver. Tandis qu’à travers le pays, une population spectrale fuit la misère, à Helsinki, le sénateur, regardant par la fenêtre la neige tomber, médite sur la politique d’austérité. La frontière qui sépare le monde des vivants de celui des morts, les indigents des fortunés, est ténue et vacille sans cesse.







"Les premières étoiles s'allument, et une cape grise drape la faucille de la lune."


Histoire classique s’il en est d’une mère, jetée sur les routes avec ses enfants, souhaitant à tout prix rejoindre la capitale russe d’alors, car symbole d’un avenir plus serein. Sur ces fameuses routes pourtant, nombreux sont les pauvres erres cherchant refuges et de quoi se sustenter, de village en village et de porte en porte sous le mépris des uns ou la pitié des autres, comptant sur la générosité de ceux qui sont restés. Bouillon clair assaisonné de sciure jusqu’aux rumeurs de cannibalisme… Tout est bon pour refréner cette faim qui tenaille et rend fou, tenir debout alors même que les forces s’amenuisent et que la maladie s’en mêle.

Nous suivons également quelques autres personnages dont des mieux lotis, observant le tout d’un regard lointain quand d’autres décident d’aider les plus démunis, jusqu’au croisement et dénouement final, qui amènera un brin de lumière et d’espoir quand cette famine aura éradiqué un tiers de la population finlandaise.

Effet d’empathie ou non, on a vite froid et faim tout autant que les protagonistes durant la lecture, pitié d’eux et ce, jusqu’à se rendre compte à quel point nous sommes chanceux dans un monde contemporain où la surproduction et le gâchis alimentaire sont de mise. On finit par transposer cette faim qui touche encore tant de pays à une époque où elle devrait être éradiquée et, même à certains coins de rue juste à côté de chez nous, où certains crèvent encore la dalle et n’ont même pas de quoi se loger. Enfin, face à de semblables circonstances, la lectrice que je suis s’est mise à trembler intérieurement en se disant qu’elle ne survivrait ou n’aurait pas survécu bien longtemps. Comme quoi, le pouvoir et la force de certains livres…