26/03/2018

Partons aux confins de l'univers avec Planetfall d'Emma Newman - éd. Nouveaux millénaires






Dans ma boulimie de lecture hivernale est apparu le roman Planetfall. Outre les éloges sur toutes les plateformes possibles, le synopsis avait su happer ma curiosité. Il en fallut donc peu pour que le livre me tombe entre les mains.




Mais de quoi ça parle ?

Touchée par la grâce, Lee Suh-Mi a reçu la vision d’une planète lointaine, un éden où serait révélé aux hommes le secret de leur place dans l’Univers. Sa conviction est telle qu’elle a entraîné plusieurs centaines de fidèles dans ce voyage sans retour à la rencontre de leur créateur. Vingt-deux ans se sont écoulés depuis qu’ils sont arrivés là-bas et qu’ils ont établi leur colonie au pied d’une énigmatique structure extraterrestre, la Cité de Dieu, dans laquelle Lee Suh-Mi a disparu depuis lors.

Ingénieur impliquée dans le projet depuis son origine, Renata Ghali est la dépositaire d’un terrible secret sur lequel repose le fragile équilibre de la colonie, qui pourrait voler en éclats avec l’entrée en scène d’un nouveau membre, un homme qui ressemble étrangement à Suh-Mi, trop jeune pour faire partie de la première génération de colons...






Planetfall est un planet-opera qui n’effraiera cependant pas les lecteurs peu coutumiers de science-fiction. C’est un court roman qui fonctionne pareil à un huis-clos où l’on découvre peu-à-peu les secrets qui rongent les protagonistes dont Renata, personnage central de l’intrigue et qui en fait toute la saveur de par sa fragilité tout d’abord, le déni de son stress et de ses névroses ensuite. Si les découvertes se font crescendo et par flash-back, la violence de sa mise-à-nue poussive suscite l’empathie. Ainsi faut-il traverser son propre enfer avant de trouver la paix ?

Au final, le côté planet-opéra n’est qu’un prétexte à interroger sur les croyances, la folie, et la vengeance. Après tout, l'humain est-il capable d'évoluer même dans un milieu différent et après avoir tant voyagé pour chercher un "Eden" ? 

Néanmoins, si la petite communauté vit en autosuffisance en recyclant absolument tout et avec de bonnes idées dans les descriptions, on regrettera la surutilisation de l’imprimante 3D – par ailleurs de plus en plus courue dans de nombreux romans -  ainsi qu’une cité de Dieu sous-exploitée même si la fin amène un semblant de réponse suffisante, bien que déjà vu ailleurs. Une réponse beaucoup plus nuancée en termes de spiritualité et de mysticisme que la foi pure et aveugle.

En conclusion, Planetfall est un roman plutôt agréable, en dépit d’une fin qu’on sent venir de loin et de la sous-exploitation de l’environnement pur de ladite planète comme de la fameuse cité de Dieu, élément pourtant central. Enfin, un roman intelligent osant aborder névroses et traumatismes assez complexes en les décrivant avec justesse.

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