23/12/2017

décembre 23, 2017 0

Les vies multiples d'Henry Quantum - Pepper Harding

Chez Michel Lafon


De quoi cela parle ?

Le 23 décembre, Henry Quantum s’aperçoit qu’il a oublié d’acheter un cadeau pour sa femme Margaret. Simple oubli ou signe de désamour ? Comment le savoir quand on s’appelle Henry Quantum et que mille pensées vous traversent l’esprit à tout moment ? De l’existentialisme au vide cosmique en passant par le bouddhisme, les diversions se multiplient alors qu’il chemine dans les rues de San Francisco à la recherche du cadeau parfait : un flacon de Chanel N° 5. Pendant sa marche, il rencontre Daisy avec qui il a eu une liaison et ce simple échange inverse le cours de sa pensée. Et s’il s’était trompé d’histoire d’amour ?

***


Voilà un roman abordant avec malice la crise de la quarantaine et le couple qui bat de l’aile, la perpétuelle remise en question quant aux choix de vies et ses bifurcations durant la veille de noël, sous couvert d’une quête de cadeau pour mieux ancrer la prise de conscience.  Les remords, les regrets, la nostalgie des débuts, les croyances infondées, ce qui est projeté sur l’autre et les attentes jamais satisfaites car issues de fêlures personnelles…  


Se connait-on vraiment même après plus d’une décennie de mariage ? Peut-on être différent d’une paire d’yeux à une autre ? Sans nul doute lorsqu’il est plus question d’alchimie que de théories quantiques. 



Là-bas, sur la baie, les voiliers ressemblaient à des pierres posées sur un jardin zen, même si elle savait qu'ils filaient en se cabrant et en fendant la houle. Il lui apparut soudain que ce contraste était d'une grande beauté, cette façon dont la distance fige les choses, leur retire toute vie, toute individualité, en fait les éléments d'une vaste fresque que les dieux, peut-être, pouvaient contempler. Les occupants de ces bateaux étaient, qui sait, en train de faire l'amour, de pêcher ou de prendre leur petit déjeuner, autant d'activités qui devaient leur paraître tout à fait essentielles, tout à fait concrètes. Mais, à cette distance, tous les plaisirs de la vie s'évaporaient, tel le brouillard qui s'installe le matin - le brouillard de la passion, qui recouvre tout - avant de se dissiper en laissant derrière lui une sorte de clarté surnaturelle, un temps suspendu, une fin des temps, une vision de la perfection.


Personnages bien construits et fouillés, plume fluide et style fort agréable malgré quelques longueurs. Une fin prévisible que j'espérais différente... Un paragraphe inutile, inopiné, dédié au jargon savant sur l’étude de l’œil m’a, par contre, particulièrement ennuyé, cassant ma lecture tout en tranchant net avec le style du roman sans ne rien apporter à l’histoire. 

Les turpitudes du commun des mortels à laquelle tout le monde peut s’identifier donc, à travers une brève tranche de vie coupée entre plusieurs personnages. Je n’ai pas déprécié cette histoire, j’en ai même souligné certains jolis passages. Cela reste une petite lecture assez classique, faisant songer aux téléfilms et autres séries tv sur les mêmes thématiques, néanmoins éloignée de ce que je lis habituellement, mais qui pourra toutefois plaire aux férus du genre.

Un merci à l'éditeur et au site Netgalley pour m'avoir permise de découvrir cette autrice que je relierai à l'occasion au fil de ses publications.
décembre 23, 2017 0

Petit coup de cœur avec Sirius de Stéphane Servant

Sirius de Stéphane Servant aux éditions du Rouergue


Un roman post-apocalyptique destiné à la jeunesse par une plume poétique à souhait… J’ai sauté dessus. Pour une fois, nul reproche à faire. C’est un livre que je remettrai aisément entre les mains d’adolescents sans sourciller car cette histoire reste un petit coup de cœur.


De quoi cela parle ?

Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d'élever son petit frère, Kid. Réfugiés au cœur d'une forêt, ils se tiennent à l'écart des villes et de la folie des hommes... jusqu'au jour où le mystérieux passé d'Avril les jette brutalement sur la route. Pourchassés, il leur faut maintenant survivre dans cet univers livre au chaos et à la sauvagerie. Mais sur leur chemin, une rencontre va tout bouleverser : Sirius.

Outre l’écriture lumineuse aux multiples métaphores et quand bien même la fin m’a laissé sur ma faim à cause d’une régression quelque peu violente à mon goût, j’ai apprécié le voyage. Il y est question d’écologie, d’ode à la nature,  de dérives sur les croyances et d’obsessions,  harcèlement au travers d’un sombre personnage incapable d’évoluer, des failles et faiblesses humaines où chacun.e est susceptible de s’embourber par égo, par chagrin, par la nécessité de survivre…

Au-delà de tout ceci, l’accent est mis sur le vivant interconnecté avec une conscience plus élevée chez Kid qui garde de cette flamboyance propre à l’enfant intérieur. Cet enfant intérieur que nul ne devrait perdre en grandissant,  ce qui semble être le cas de l’auteur dont j’ai compulsé un peu le blog. 

Il y a de la spontanéité, des moments même assez drôles, mais jamais aucun jugement n’émanant de ce petit garçon qui a été préservé des vices et dérives pour finalement évoluer à travers cette connexion à la Terre et aux animaux, tout en étant capable de simplement accepter, de vivre au présent et à également pardonner sans tiraillement lié à un ego destructeur... A la fois lien, à la fois guide, à la fois la personnification d’une rédemption notamment pour Avril et le conteur, même si ce dernier avait déjà entamé le processus. 

Force est donc de constater que ce personnage ne laisse pas indifférent le lectorat et pour cause, il reste le socle de l’histoire.

Après les nombreuses dystopies publiées, il semble y avoir ce nouvel engouement pour retourner à la source de tout. Une forme de régression pour amener l’humanité à progresser différemment en harmonie avec la nature et c’est en substance, ce que raconte ce roman. Etant extrêmement sensible aux thématiques, je me suis demandée s’il n’y avait pas une quelconque sorte d’éveil inconsciente également chez de nombreux auteurs au vu de succès, par exemple, de la vie secrète des arbres. Sachant que cela me parait absolument édifiant que les gens ne découvrent ces choses-là uniquement par ce biais, ce qu’il est si aisé de ressentir au fond de soi alors même que les premiers humains en étaient pleinement conscients.

Au-dessus, il y avait tant de rayures mordorées que la nuit ressemblait à une broderie orientale ou à une toile de ce peintre à l’oreille coupée dont Avril avait oublié le nom. Les étoiles semblaient toutes filer vers l’est.

Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, complexe en soi, mais ce roman évoque tant un parcours initiatique que spirituel. Avril personnifie cette fameuse prise de conscience, d’abord entre remords et regrets, ne croyant qu’en peu de choses excepté à la nécessité de survivre en protégeant son frère et d’échapper au danger la poursuivant sans cesse, jusqu'à ce que...

En bref, j’ai véritablement passé un bon moment avec cette lecture ayant forcément trouvé de l’écho face à ma propre perception et conscience du monde.

01/12/2017

décembre 01, 2017 0

Découvrons ensemble ma PAL du Cold Winter Challenge 2017 !



Une fois n'est pas coutume, je me suis décidée à tenter ce challenge proposé par la chaîne Margaud Liseuse, complété par un groupe facebook pour échanger autour des lectures. Cela débute aujourd'hui et ce, jusqu'au 31 janvier prochain.  J'ai essayé de varier les plaisirs, genres, voyages et auteurs provenant de différents horizons.


J'ai quelques réserves sur les fiancés de l'hiver, et il n'est pas improbable que je rajoute d'autres bouquins qui ont pu titiller ma curiosité en jetant un œil aux PAL des autres participant(e)s.


Ainsi, ai-je déjà ajouté Sirius de Stéphane Servant dont la plume poétique m'aimante et m'amuse aussi déjà. 

Malgré un goût de fin du monde et que cette histoire soit destinée à un public jeunesse, je me laisse tenter. Notamment pour avoir fouiné sur le blog de l'auteur qui semble vraiment aimer écrire sans avoir perdu son âme d'enfant.

J'espère donc un joli voyage

Pour le challenge donc, essayons de caser chaque titre dans les différentes catégories !

La magie de noël 

  • Les noëls électriques (éd. moutons électriques)
  • Les vies multiples d'Henry Quantum de de Pepper Harding
  • Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah McCoy


Flocons magiques


  • Dragon de glace de G.R.R Martin
  • Les fiancés de l'hiver - Tome 1 de Christelle Dabos


Marcher dans la neige

  • La faim blanche d'Aki Ollikainen
  • Sous le ciel de l'Altaï de Juan Li
  • Antartida de Francisco Coloane
  • Retour dans la neige de Robert Walser
  • Sirius de Stéphane Servant
  • Neige de Maxence Fermine
  • Bonsoir, la rose de Chi Zijian


    Stalactites ensanglantées

    • Un cri sous la glace de Camilla Grebe

    Et voilà ! Des romans de toutes les tailles, des nouvelles, des contes... De quoi rire, s'émerveiller, s'émouvoir et rêver sous un plaid et avec un thé bien chaud. Et en ce moment, je fonds avec le thé vert orange-cannelle de chez Alter Eco...