Chez Michel Lafon |
De quoi cela parle ?
Le 23 décembre, Henry Quantum s’aperçoit qu’il a oublié d’acheter un cadeau pour sa femme Margaret. Simple oubli ou signe de désamour ? Comment le savoir quand on s’appelle Henry Quantum et que mille pensées vous traversent l’esprit à tout moment ? De l’existentialisme au vide cosmique en passant par le bouddhisme, les diversions se multiplient alors qu’il chemine dans les rues de San Francisco à la recherche du cadeau parfait : un flacon de Chanel N° 5. Pendant sa marche, il rencontre Daisy avec qui il a eu une liaison et ce simple échange inverse le cours de sa pensée. Et s’il s’était trompé d’histoire d’amour ?
***
Voilà un roman abordant avec malice la crise de la quarantaine et le couple qui bat de l’aile, la perpétuelle remise en question quant aux choix de vies et ses bifurcations durant la veille de noël, sous couvert d’une quête de cadeau pour mieux ancrer la prise de conscience. Les remords, les regrets, la nostalgie des débuts, les croyances infondées, ce qui est projeté sur l’autre et les attentes jamais satisfaites car issues de fêlures personnelles…
Se connait-on vraiment même après plus d’une décennie de mariage ? Peut-on être différent d’une paire d’yeux à une autre ? Sans nul doute lorsqu’il est plus question d’alchimie que de théories quantiques.
Là-bas, sur la baie, les voiliers ressemblaient à des pierres posées sur un jardin zen, même si elle savait qu'ils filaient en se cabrant et en fendant la houle. Il lui apparut soudain que ce contraste était d'une grande beauté, cette façon dont la distance fige les choses, leur retire toute vie, toute individualité, en fait les éléments d'une vaste fresque que les dieux, peut-être, pouvaient contempler. Les occupants de ces bateaux étaient, qui sait, en train de faire l'amour, de pêcher ou de prendre leur petit déjeuner, autant d'activités qui devaient leur paraître tout à fait essentielles, tout à fait concrètes. Mais, à cette distance, tous les plaisirs de la vie s'évaporaient, tel le brouillard qui s'installe le matin - le brouillard de la passion, qui recouvre tout - avant de se dissiper en laissant derrière lui une sorte de clarté surnaturelle, un temps suspendu, une fin des temps, une vision de la perfection.
Personnages bien construits et fouillés, plume fluide et style fort agréable malgré quelques longueurs. Une fin prévisible que j'espérais différente... Un paragraphe inutile, inopiné, dédié au jargon savant sur l’étude de l’œil m’a, par contre, particulièrement ennuyé, cassant ma lecture tout en tranchant net avec le style du roman sans ne rien apporter à l’histoire.
Les turpitudes du commun des mortels à laquelle tout le monde peut s’identifier donc, à travers une brève tranche de vie coupée entre plusieurs personnages. Je n’ai pas déprécié cette histoire, j’en ai même souligné certains jolis passages. Cela reste une petite lecture assez classique, faisant songer aux téléfilms et autres séries tv sur les mêmes thématiques, néanmoins éloignée de ce que je lis habituellement, mais qui pourra toutefois plaire aux férus du genre.
Un merci à l'éditeur et au site Netgalley pour m'avoir permise de découvrir cette autrice que je relierai à l'occasion au fil de ses publications.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire