Que pourrais-je ne pas dire qui n’a pas déjà été souligné sur les quelques articles lus à propos de cette série ? Comparée à « The americans » que j’aime beaucoup et dont j’attends avec impatience la nouvelle - et malheureusement - dernière saison courant avril, Counterpart sait jouer sur plusieurs codes et frontières. De frontières justement est-il question puisque deux mondes parallèles, semblables ou presque, cohabitent.
Pas de portail inter dimensionnel, nul effets spéciaux. La science-fiction ici est tout en filigrane pour servir le propos en tant que métaphore. Ainsi nous retrouvons-nous justement à Berlin. Qui dit capitale allemande, dit mur de Berlin. Beaucoup de références à la guerre froide également…
Dans des tons assez froids justement, nous suivons tout d’abord le Howard Silk de notre monde, rendant visite chaque jour à sa femme dans le coma. Un homme plutôt paisible, triste, bien rangé, avec ses petites habitudes et qui reste dans le rang. Sa vie va pourtant être chamboulée lorsque va apparaître son double - pas si maléfique - tout en apprenant l’existence d’un monde parallèle en tout point semblable à quelques exceptions près.
Si le début est tout en lenteur pour distiller les différences entre les deux hommes, comme entre les deux mondes, c’est pour mieux laisser place au drame et aux questions existentielles. Si le monde était différent : serions-nous également différents ? Envierions-nous l’autre pour ce que nous ne sommes pas ? Ce que nous n’avons pas ? Et si ces différences viennent alors à se brouiller… ? Par ailleurs : Qu’en est-il des secrets de nos proches ?
Vient ensuite toute la partie sur l’espionnage où un groupuscule tente et réussit à échanger les personnes de notre monde contre leurs doubles. Ces derniers ont été formatés pour remplir leurs nouveaux rôles à la perfection au détriment de leurs propres volontés et désirs. Toute leur identité, encore une fois, gommée. Si notre monde a évolué normalement, le leur a subi une épidémie particulièrement violente avec 7% de la population mondiale disparue durant les années 90, instaurant également un retard technologique. Bien entendu, en découle un quiproquo amenant « notre » monde sur le banc des accusés, compliquant tout autant les relations diplomatiques. Sont donc ainsi également abordés l’extrémisme et le terrorisme.
Au final, ce sont surtout des humains dépassés que nous suivons, tentant de se construire, de s’intégrer, de s’affirmer, d’évoluer et de changer au cœur même de leur dualité sans forcément parvenir à se comprendre ou s’entendre dans un monde en miroir qui leur oppose leur propre reflet.
En une première saison de dix épisodes avec des acteurs bluffants, Counterpart se révèle donc être une série riche et intelligente, sachant prendre son temps. Elle ne s’en apprécie que davantage pour tous les questionnements forts à propos qu’elle amène.
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