06/05/2017

Sense8 saison 2 : Profondément humain !

Depuis le 5 mai dernier, Netflix diffuse enfin la seconde saison de Sense 8 ! 









Pourtant,  j’ai mis plusieurs mois avant d’accrocher aux débuts de la série jusqu’au coup de foudre. Pour quelles raisons ? L'introduction est particulièrement lente pour installer l’intrigue principale tout en présentant les huit sensitifs. Sans doute également parce qu’il faut parfois le bon mood pour entrer dans une histoire. Néanmoins, j’attendais la suite avec impatience depuis deux années.

Il faut dire que cette seconde saison a mis du temps à se concrétiser. Notamment suite à un désaccord avec l’acteur Aml Ameen qui jouait Caphéus, désormais remplacé par Toby Onwumere. Ce dernier joue un Caphéus d’autant plus sérieux et empathique, mais il faut avouer que je m’étais accoutumée au premier visage qui avait « le truc en plus » pour ce personnage. Par ailleurs, j’imagine que la multiplication des lieux de tournage sur tous les continents a dû impacter les délais.

Sense 8, c’est une série abordant la connexion de huit personnes vivant à chaque coin du globe. Une connexion non choisie  qui leur permet de se voir, de se parler, d’utiliser leurs compétences pour aider un des leurs en cas de pépin sans pour autant être présents physiquement.  Bien entendu, tout ceci n’existerait pas sans une intrigue et des antagonistes cherchant à leur nuire. Complot, recherche scientifique, détournement du « don » probablement à des fins militaires… Auxquels s’ajoutent les difficultés personnelles.

Toutefois, cette série n’est pas que cela. Si l’intrigue principale est cousue de fil blanc pour qui a l’habitude de lire de la science-fiction, ce n’est pas ce qui a retenu mon attention.


Malgré le manque de subtilité, Sense8 est avant tout une ode à l’humanité dans sa globalité. 



Manifestation religieuse en Inde


Si la première saison était plus lente, la seconde a enfoncé l'accélérateur en se jouant des codes revisités jusqu'aux gros clins d’œil, de l'humour et beaucoup de dérision... Parfois à la limite de la parodie – voire complètement dedans - dont des grosses ficelles scénaristiques et facilités. Pour ces deux derniers points, il me semble très clair que ce soit fait exprès.

Sous couvert d’intrigues : C'est l'humain tant dans le collectif que l'individualité qui est mis en avant dès le générique. Dans ses points communs et différences, dans sa complexité, sa complémentarité, le fait d’être capable du pire comme du meilleur. N’oublions pas le droit à la différence, l'acceptation de soi et des autres au sein d'un monde pluriculturel et trop souvent intolérant, voire sur le point d'imploser face aux dérives religieuses ou la pauvreté. Le droit à l’épanouissement, à pardonner, à vouloir un monde meilleur et d'avoir le courage de se battre pour ses convictions… En dépit de discours souvent très clichés. Pour y faire écho néanmoins, le passage concernant la communication verbale. Serait-il plus facile de communiquer par empathie et télépathie quand les mots ne sont jamais justes pour exprimer avec exactitude ressentis et émotions ? En effet, toute communication verbale sera déformée à l’écoute.  Le fameux :


"Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre." 

[B. Werber]


Nous avons effectivement chacun notre propre prisme. L’ego. Or, ce dernier est plein de défauts en vérité. Qu’il soit petit, surdimensionné, blessé… Toutefois, la série se veut presque tout public et vu l’état de notre monde actuel, il y a encore un sacré boulot à faire. Discours clichés certes, mais n'est-il pas plus mal d'en rajouter des couches au final ?

Le tout avec un cercle trop idéaliste et utopiste s’accrochant en dépit du reste et souvent le cul entre deux chaises, mais qui décide de se battre. A l’inverse d'autres "sensitifs", qu'on découvrira en cours de route qui soit se cachent, soit fonctionnent en réseau secret. Qui a parlé de Résistance ?



De nouveaux alliés ?


Au final, les personnages principaux représentent des éveillés confrontés à la face sombre de notre monde sans possibilité de fermer les yeux… Là, on entre dans le domaine de la spiritualité. Et attention à ne pas confondre ce terme avec une quelconque religion. La spiritualité évoque cette interconnexion entre le vivant. Entre humains d’abord, voire animaux et végétaux ensuite. Enfin, avec l'univers par un transit d’énergies vibratoires et d’intentions… Ceci dans un but d’évolution et d’amélioration de soi puis du reste, par une meilleure compréhension de ce qui nous entoure. 

Si l’on escompte que la glande pinéale aurait une grande part sur tout ceci et qu’il existe des théories du complot à ce propos – notamment la calcification/l’encrassage avec du fluor dès l’enfance etc. - on retrouve ces éléments, différemment amenés certes, par le biais des "homo sensorium" (espèce inventée), au sein même de la série. Pas que, vu la chirurgie qui y est explicite.

Avoir l’esprit ouvert ou ouvrir son esprit aux possibles est bien au cœur des thématiques proposées. L’éveil des consciences, en somme ?

Le titre « Sense 8 » prend dès lors tout son sens. La boucle est bouclée avec ce symbole maintes fois repris. 

En attendant, malgré un ralentissement en mi saison pour explorer les problèmes individuels, en plus de ceux rencontrés par le groupe… L’accent a été mis sur moult rebondissements. Les personnages font d’énormes pas, grandissent, s’affirment, s’entraident pour pouvoir enfin véritablement avancer ensemble. Malgré un dosage qui laisse parfois à désirer, trop d'actions d’un coup ou pas assez, on se surprend à enchaîner les épisodes sans décrocher ni sa mâchoire ni son attention. 

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